Des images d’exception, ambassadrices du bassin de la Dordogne
Les paysages du bassin de la Dordogne méritaient bien une campagne de photographies à la hauteur de leur exceptionnelle qualité.
Et quoi de plus efficace que des images panoramiques pour restituer la majesté des paysages et l’émotion que quelques privilégiés ressentiront en embrassant du regard ces sites d’exception.
La technique est une chose, toutefois il fallait un véritable artiste pour donner toute la mesure de cette émotion pure, mais fugace, d’être au meilleur point de vue au meilleur moment. L’instant rare qui vous fait toucher l’intouchable, ressentir l’imperceptible, qui grave à jamais en vous une profonde reconnaissance, presque mystique, d’avoir communié avec un environnement unique.
Hervé Sentucq est le passeur d’émotion qu’il nous fallait pour augmenter le sens et la qualité de cette médiation du paysage par la photographie. Fort d’une parfaite maîtrise technique, c’est surtout par son approche artistique et philosophique de l’image du paysage qu’il nous touche.
Un véritable esthète de la photographie de paysage, qui par une approche picturale unique, nous livre un concentré d’images et de lumières, digne des peintres romantiques.
Sans parler (si, si, nous en parlerons) de sa pugnacité à aller chercher la meilleure photo « avec les dents », façon commando d’élite. Un chasseur d’image aguerri à qui aucun beau point de vue ne peut échapper, aussi sauvage soit-il, quitte à faire un affût de plusieurs jours.
Alors, approche scientifique ou artistique du paysage ? Et bien nous n’avons pas voulu trancher, pourquoi se priver de l’un ou de l’autre. C’est donc le pari de cette synthèse, de cette complémentarité, que nous avons fait.
Nous proposons ici de vous faire partager la construction de cette campagne d’images, de la création de cette galerie de tableaux photographiques, qui devrait s’étaler sur toute l’année 2015.
On ne pouvait pas garder pour nous seuls, le plaisir quotidien de la découverte de ces images. D’ici à l’exposition finale, elles vous seront dévoilées au fur et à mesure de leur production. Et comme Hervé Sentucq aime partager son expérience et qu’il n’est pas avare d’anecdotes sur la réalisation de ses prises de vues, nous vous ferons aussi partager les descriptions de son travail pour chacune de ses photographies.
Quoi de mieux pour aborder des notions scientifiques conceptuelles que de jouer sur les leviers de l’émotionnel et de la communication visuelle. C’est riche de cette conjecture qu’EPIDOR a souhaité lancer la réalisation d’une exposition photographique à caractère artistique en lien avec les fondements de la Réserve de biosphère ; les paysages, les Hommes et la biodiversité.
Lors de nos premières réflexions sur les fondations à donner à notre ouvrage, il nous est apparu incontournable de débuter la boucle par les paysages en tant que corollaire du rapport Homme-Nature. L’idée faisant son chemin, nous nous sommes rapidement convaincus que la photographie panoramique était la plus à même de répondre à nos attentes, à savoir produire des photos des principales unités paysagères du bassin de la Dordogne qui mêlent à la fois géographie, rêve, émotion et offrent en filigrane la possibilité de véhiculer des messages sur les liens intangibles qui unissent les Hommes à la Nature.
Nous nous sommes alors lancés dans la grande aventure des marchés publics et parmi les nombreux photographes professionnels qui nous ont proposé leur savoir-faire, notre choix s’est porté sur Hervé SENTUCQ qui s’attache depuis plus de 15 ans à restituer de manière poétique et intemporelle l’atmosphère de paysages sources de contemplation.
Hervé a débuté au milieu des années 90, à une époque où l’argentique faisait école auprès des artistes photographes. Pour se différencier, il a fait le choix de la vision panoramique et de l’appareil grand format, ceci en haute définition. Pendant onze ans, empli de détermination, il a appris à réunir les meilleures conditions de prises de vue, dénicher les lumières rares, traiter et imprimer ses images avec l’idée de transmettre sa vision personnelle de ses moments d’intimité avec les paysages. A cette époque, ses premières images d’Ecosse l’amène à faire des expositions dans des lieux parisiens en vue.
Fin 2008, après un baroud d’honneur sur les routes de France afin de réaliser un livre sur les plus beaux paysages de l’hexagone à destination des pays anglo-saxons, il tourne la page de l’argentique au bénéfice du numérique. A cette époque-là, il sent le besoin de se confronter à des situations jusque-là non maîtrisables. Pour reprendre ses mots « Les avancées technologiques ont révolutionné notre approche : il n’y a plus d’excuses pour les blancs cramés, les noirs trop sombres, le bruit de l’image ou le manque de résolution ou de netteté. Dans le champ infini des possibles, les ultra grands angles « plans » et les super téléobjectifs ». Il continue à travailler régulièrement avec des institutionnels et des entreprises à renouveler la vision de nos paysages.
En 2014, à mi-parcours de sa deuxième décennie de panoramiste, « l’immondialisation » croissante le fait s’interroger quant à ses décisions artistiques. Dès lors, toutes son énergie créative se concentre à promouvoir la beauté originelle du monde tout en transcendant les limites d’espace et de temps qui bornent la condition humaine. Pour l’auteur, « l’avenir de la photographie passe par les retrouvailles de la science et de la philosophie avec l’idée de se donner le droit d’explorer le monde au-delà de l’évidence et d’en présenter son interprétation surréaliste ».
Pour aller plus loin, le blog d’Hervé Sentucq
La mission confiée à Hervé n’est pas des moindres puisque il a dû à la fois s’approprier la géographie du bassin et le parcourir dans son ensemble afin d’identifier les meilleurs points de vue susceptibles de sublimer les caractéristiques paysagères de la vallée de la Dordogne.
A partir de l’analyse de l’existant, d’un important travail de recherche et d’échanges avec l’équipe d’EPIDOR, des sites potentiels ont été pré-identifiés par l’artiste en début d’année 2015. Notre chasseur d’émotion s’est ensuite engagé dans un travail de projection visant à concevoir mentalement, site par site, l’image originale qui pourrait être créée. En parallèle de ce travail, il est indispensable de bien appréhender les conditions climatiques des secteurs couverts afin de déterminer la période optimale pour réaliser la meilleure prise de vue des sites pressentis (état végétatif, lumières, fréquentation,…).
Après le repérage vient le temps de la prospection, étape durant laquelle le photographe éprouve son travail de planification et affine techniquement et artistiquement ses projections d’images. Il se peut que les repérages ne soient pas concluants et dans ce cas tout reste à faire.
Depuis avril 2015, Hervé Sentucq a mené ses deux premières missions de terrain qui l’ont occupé jours et nuits pour nous rendre le meilleur des paysages du bassin de la Dordogne. Son premier voyage en avril a été l’occasion de saisir les premiers instants du printemps. En mai, il s’est attaché à fixer les multiples nuances de verts et les champs colorés caractéristiques de cette saison.
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