Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
Non rassurez-vous, l’armée du roi de France y a bien vaincu les Anglais en 1453, bataille menant à la fin de la guerre de Cent Ans.
Je parlais de ma tentative de magnifier Castillon. La photographie de paysage est une discipline extrêmement exigeante. Rien ne doit être laissé au hasard. Chaque détail nécessite d’être soigné. Aucune zone ne peut être négligée. Et la composition doit mener le spectateur par la main.
Pour ce site, j’ai d’abord localisé l’emplacement idéal, j’ai attendu la lumière chaude du soir, un joli reflet étendu pendant un moment sans vent, des pêcheurs sur des barques dont un debout… Au final je suis encore loin du compte. Le ciel n’est pas inintéressant mais il n’est pas assez équilibré gauche-droite. Le reflet gagnerait à être plus important (si tenté que ce soit possible). Mais le plus important est l’absence de rive sur la droite. Une prise de vue à plus basses-eaux apporterait j’en ai l’impression un grand plus.
Au final cette image me donne envie de parodier la tirade de Louis de Funès dans La Grande Vadrouille : Cette image est trèèèès bien. Enfin cette partie là-bas est bien. Celle-là c’est gnan gnan…. comme-ci comme-ça. Et dites-moi là, oui, là, vous ne trouvez pas qu’il ne s’en dégage rien du tout ! Oh et là nian nian nian… plouf ! C’est de la bouillie tout ça. Bon, c’est pas mauvais, c’est très mauvais, voilà !
Plus sérieusement, l’angle choisi n’est pas évident. Tout semble un peu écrasé. On aimerait prendre plus de hauteur mais quand on est déjà sur un pont… L’image est radieuse mais je ne peux m’enlever l’idée qu’il manque un « je ne sais quoi »… un bateau viking en premier plan, des cigognes volant à la queue leu leu… Çà me donne mal à la tête à force d’y réfléchir. On va dire qu’elle est bien comme ça 😉