DORDOGNE. La Fédération des chasseurs de la Dordogne veille sur l’équilibre naturel d’une partie de la vallée des Beunes. Une réserve protégée qui est au centre de multiples actions partenariales en faveur de la biodiversité, dans le partage et la médiation.
Le décor est aujourd’hui très encadré… Au Pays de l’Homme, la vallée s’étend à l’Est des Eyzies et est traversé par deux cours d’eau principaux : la Grande Beune et la Petite Beune, qui rejoignent la Vézère à l’aval. Avant cette confluence, à partir de Saint-Geniès pour l’une et de Saint-André-d’Allas pour l’autre, cette zone humide est placée au centre du dispositif Natura 2000 et fait l’objet de plusieurs mesures conservatoires, dont un classement en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ou encore en « zone de protection spéciale ». La Vallée des Beunes se situe par ailleurs sur un territoire labellisé « Grand Site de France » depuis le 31 janvier 2020.
Il y a une quinzaine d’années, le site était en voie d’assèchement et sa biodiversité promise à de profondes mutations. Jusqu’à l’intervention de la Fédération des chasseurs de la Dordogne (FDC 24) qui a décidé d’agir en faveur de la préservation et de la valorisation d’une partie de ce milieu exceptionnel.
Des partenariats efficaces
De 2004 à 2013, avec la Fondation nationale pour les habitats de la faune sauvage (FNHS), la FDC 24 a acquis plus de 37 hectares de parcelles dans la vallée. Durant les quatre premières années, et dans le cadre du Document d’objectifs Natura 2000, des travaux de génie écologique ont été menés sur les secteurs les plus dégradés.
Pour maintenir ensuite le site ouvert, une convention a été passée avec un agriculteur qui procède chaque année à une fauche tardive des parcelles concernées.
Par ailleurs, dans le cadre d’une autre convention passée avec le Syndicat mixte du bassin versant de la Vézère et la chambre d’agriculture de la Dordogne, cet espace est mis en pâture permanente pour des vaches de race bordelaise, dont la pérennité est gérée par le Conservatoire des Races d’Aquitaine.
Enfin, cette zone a fait l’objet en juin 2019 d’un inventaire naturaliste dirigé par le Muséum national d’histoire naturelle et mené par des chercheurs de l’INPN (Inventaire national du patrimoine naturel).
Un sentier d’interprétation
Dans un second temps, la fédération a souhaité valoriser le patrimoine de la vallée avec la création d’un sentier d’interprétation de 7,5 km, inauguré en juin 2019. La réalisation de ce dernier a été financée en majeure partie par la commune des Eyzies-de-Tayac-Sireuil via une subvention « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » et un dossier porté par la Communauté de communes Vallée de l’Homme. Le sentier est un modèle en termes d’apports collaboratifs avec la participation de structures et de compétences aussi nombreuses que diverses : l’INPN, le Muséum National d’Histoire Naturelle, la Fédération départemental de pêche de la Dordogne, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), Communauté de communes Vallée de l’Homme, la mairie de Meyrals…
Le site désormais préservé des Beunes est aussi régulièrement valorisé par le biais d’animations scolaires proposées par la FDC 24. Les écoliers, collégiens et lycéens y découvrent une vie riche et inféodée au milieu, avec des orchidées et des plantes rares et/ou menacées pour la flore, mais aussi le cerf, la loutre, la genette, le faucon pèlerin, le butor étoilé, l’écrevisse à pattes blanches, le bruant des roseaux, l’agrion de Mercure, etc. au chapitre faunistique.
La vallée a également été donnée en exemple d’actions de protection et de gestion des habitats de la zone sauvage à l’occasion de l’exposition « Animaux rares, gibiers inattendus : reflets de la biodiversité » qui a été présentée en partenariat avec la FDC 24 du 28 juin au 11 novembre 2019 par le Musée national de Préhistoire des Eyzies.