La réserve de biosphère, un lieu d’expérience
La notion d’expérimentation occupe une place centrale dans les réserves de biosphères. Ces dernières sont en effet considérées, d’une part, comme des sites d’excellence où de nouvelles pratiques sont testées et développées pour une meilleure gestion des ressources naturelles et des activités humaines, et, d’autre part, des outils pour aider les pays à appliquer les recommandations du Sommet mondial sur le développement durable et notamment la Convention sur la Diversité biologique et son approche écosystémique.
Les États généraux de la Dordogne qui se sont tenus en octobre 2012 ont conclu sur l’intérêt, pour fédérer les énergies, d’aller au-delà d’un simple constat sur l’état de l’eau et des milieux aquatiques. A cette occasion, l’idée de lancer une étude prospective du bassin de la Dordogne a été émise. De façon synthétique, la réflexion prospective vise à se préparer dès aujourd’hui aux possibles de demain.
Le bassin versant de la Dordogne à l’horizon 2050
En 2015, une étude prospective à l’horizon 2050 a été lancée par EPIDOR à l’échelle du bassin versant de la Dordogne. L’étude prospective Dordogne 2050, ciblée sur les questions de l’eau, a pour vocation de nourrir les démarches d’aménagement du territoire menées par les collectivités. Elle a été imaginée en écho aux travaux relatifs aux effets du réchauffement climatique sur la gestion de l’eau dans les bassins de la Garonne, de l’Adour et de la Charente.
A partir des différents diagnostics déjà formulés sur l’état des ressources en eau et des milieux aquatiques, Dordogne 2050 va permettre de conduire une réflexion collective pour identifier les grands enjeux d’avenir du bassin versant.
Des concertations locales seront ensuite menées autour de cas concrets, dans les vallées et sur les têtes de bassin, jusqu’à l’étude de projets démonstratifs qui pourront constituer des réponses adaptées au changement climatique et aux évolutions à venir de la société.
En référence au programme MAB, Dordogne 2050 est pluridisciplinaire (climatologie, hydrologie, agronomie, urbanisme…), participatif (sondage auprès des usagers, entretiens, ateliers territoriaux) et expérimental, dans la mesure où il accorde une place importante à des « sites-démonstrateurs » choisis par les acteurs locaux eux-mêmes.
L’objectif est d’esquisser un projet de territoire qui repose sur une douzaine de « sites démonstrateurs » répartis dans le bassin et se faisant écho ; chaque site doit faire l’objet d’un projet local pour montrer qu’il est possible de passer à l’action bien avant 2050.