DORDOGNE. Pour répondre à la demande croissante en produits bio locaux, AgroBio Périgord accompagne le développement et la structuration de la filière. Une approche globale, transversale et multi-partenariale pour gagner en efficacité à l’échelle de la Dordogne.
En septembre 2019, la cantine du collège de Belvès, dans le sud de la Dordogne, était la première de France à être labellisée 100% bio. Plus au Nord, à Villars, l’école du village avait dès la rentrée 2018 proposé l’ensemble des menus de son restaurant scolaire avec 75 % de produits bio, en essayant de privilégier au maximum du « bio local ». Ces deux démarches exemplaires résultent de la mise en œuvre d’un projet visant à rationaliser un accompagnement global et transversal d’une filière en plein essor, porté par l’association AgroBio Périgord avec l’implication de plusieurs structures partenaires.
« Aujourd’hui, près de 85% des Français se déclarent intéressés par des produits bio locaux et 90% des parents sont séduits par une offre bio en restauration scolaire, explique Emmanuel Marseille, directeur d’AgroBio Périgord. La demande est réelle à plusieurs niveaux : en vente directe, à la ferme, sur les marchés… mais aussi en restauration collective et en magasin pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs ».
Développer, réorienter, planifier et professionnaliser
Si la vente directe devient peu à peu le mode de commercialisation privilégié des exploitations périgourdines qui maitrisent bien les différentes étapes de ce circuit très court, les producteurs bio ont beaucoup plus de mal à répondre aux exigences de la restauration collective, qui est pourtant l’un des meilleurs leviers de développement de la consommation alimentaire bio locale. Pour mettre en adéquation les attentes et les besoins de tous, AgroBio Périgord a développé un réseau de partenaires. Pays’en Graine, Maison des Paysans, Terre de Liens, Manger Bio Périgord (plateforme d’approvisionnement), CLAS (logisticien professionnel), acteurs économiques locaux, collectivités locales puis, au chapitre de l’intégration finale, le collectif les pieds dans le plat, le Conseil départemental de la Dordogne et Interbio Nouvelle-Aquitaine font partie de l’aventure.
Sur le terrain, l’association prône un développement qui passe par l’accompagnement de l’installation, mais aussi par la réorientation de la production maraîchère en production légumière (moins de variétés mais de plus grandes quantités, saisonnalité…). Cette planification des cultures fait l’objet d’un suivi technique et régulier ainsi que d’un travail de professionnalisation pour l’agréage, le calibrage, le colisage et l’étiquetage des produits.
Photos © AgroBio Périgord
Des conventions contractuelles
Pour irriguer correctement un territoire vaste (principalement le département de la Dordogne et le Libournais), la plateforme Mange Bio Périgord s’est associée à une société de logistique locale afin de bénéficier d’un plan de transport efficace (c’est souvent le point faible des systèmes alimentaires locaux). C’est primordial pour réussir l’intégration des produits en restauration collective et dans les magasins. Et pour sécuriser les acteurs économiques comme les producteurs, une contractualisation a été mise en place sous forme de convention entre les parties, qui s’engagent sur les quantités de produits à fournir et à vendre.
La mission d’AgroBio Périgord se poursuit auprès des acheteurs…. Auprès des petits commerces ruraux (type épiceries) ou encore des magasins spécialisés bio pour les sensibiliser aux avantages d’un approvisionnement local. Ces points de vente, nombreux en Dordogne, peuvent constituer un débouché régulier et intéressant pour bon nombre de producteurs.
Idem en restauration collective avec l’objectif suivant : agir pour que les produits consommés ici correspondent aux produits disponibles sur le territoire. « Et cela s’accomplit à tous les échelons, détaille Emmanuel Marseille. Il faut sensibiliser et éduquer les principaux intéressés (élus, parents d’élèves, convives…), former les cuisiniers, assurer un accompagnement sur le volet santé et diététique, conseiller les gestionnaires dans la maîtrise des coûts et valoriser les démarches par des labels correspondants, etc. ».