Sur la question des pesticides, les alternatives possibles sont nombreuses mais très souvent les solutions les meilleures sont les plus simples. Accepter d’avoir de la végétation spontanée en zone urbanisée est une première étape. La commune peut rapidement avoir des résultats importants sans utiliser de pesticides et cela à moyen humain et financier constants, à partir du moment où un travail sur l’acceptation de la flore spontanée est mené en direction du public.
La végétation en ville
La ville comporte deux sortes de végétation, la végétation horticole plantée et désirée par l’Homme et la végétation spontanée qui pousse sans l’aide de l’Homme et le plus souvent non désirée. En écologie, la flore spontanée est définit comme la flore « qui pousse naturellement sans intervention humaine et qui maintient ainsi un processus naturel de colonisation ».
Jusqu’à très récemment, la végétation spontanée en ville faisait systématiquement l’objet d’opérations d’enlèvement, notamment par l’utilisation de produits chimiques désherbants. Depuis quelques années, il y a une évolution du statut et de la place de la flore spontanée en ville. Ainsi, un nombre croissant de collectivités décide de diminuer ou d’abandonner l’utilisation des produits pesticides dans les espaces verts et la voirie. Ces changements de gestion sont justifiés par des objectifs de santé publique et de préservation de l’environnement.
Mais des réticences persistent parmi la population, qui n’est pas forcément habituée à voir la végétation spontanée coloniser l’espace public. L’étude Acceptaflore « Acceptation de la flore spontanée en ville », réalisée de début 2010 à fin 2011 par une équipe de recherche pluridisciplinaire, a permis de mieux comprendre la perception de la flore spontanée par le public. Pour en savoir plus sur ce sujet consulter le dossier ici.
Commune de Vézac
Vers plus de tolérance de la végétation spontanée
Le terme de « mauvaises herbes » est souvent attribué à la flore spontanée qui pousse là où on ne le souhaite pas et qui est très souvent considérée comme indésirable. Pourtant, cette végétation n’est pas toujours gênante et peut même posséder des qualités la rendant plaisante ou utile. Moins mauvaises que les désherbants, les mauvaises herbes ont de nombreuses vertueux que l’on précise ici :
- Nourrir la faune auxiliaire. En fournissant des fleurs et des graines tout au long de l’année, les herbes spontanées permettent d’attirer de nombreux insectes utiles à nos jardins et d’assurer leur alimentation.
- Se soigner. Les plantes fournissent à la médecine quotidienne la grande majorité des remèdes
- Embellir le jardin. De nombreuses plantes sauvages n’ont rien à envier à leurs homologues horticoles tant par leur beauté que par les parfums qu’elles dégagent.
- A améliorer le sol. Certaines plantes spontanées peuvent aider le jardinier à améliorer son sol en rechargeant le sol en azote (prélève l’azote de l’air et le restitue dans le sol au niveau des racines).
- Protéger les plantes. Pour éviter le recours à l’arsenal phytosanitaire chimique pourquoi ne pas faire appel aux qualités naturelles de certaines plantes spontanées
Pour en savoir davantage et mieux communiquer sur ce sujet auprès du public, des personnels d’entretien, des élus, …, consultez la brochure de la Maison de la consommation et de l’Environnement (MCE).
Des bénéfices pour la biodiversité
Adventices, plantes spontanées ou plantes pionnières, en plus de se révéler utiles au jardin, favorisent la biodiversité. C’est le cas notamment des prairies, milieu ouvert caractérisé par une végétation herbacée pouvant être haute et dense. En ville, il peut s’agir d’un stade transitoire entre le gazon et le boisement.
Malgré l’intérêt reconnu de ces milieux pour la préservation de la biodiversité, les prairies sont en régression à l’échelle de l’Europe entraînant une chute du nombre d’espèces qui leur sont associées. La préservation voire l’augmentation de la surface occupée par cet habitat, notamment en milieu urbain, répond à un réel enjeu de préservation de la biodiversité. La gestion par le fauchage ou le pâturage est nécessaire pour maintenir ces milieux à l’état de prairie.
Le nombre de plantes peut varier d’une dizaine d’espèces pour les prairies gérées intensivement et s’élever à une centaine en gestion extensive. Ces milieux proposent le gîte et le couvert pour une grande diversité d’insectes, d’araignées, de mammifères, d’oiseaux, de vers-de-terre, etc.
Ainsi, une prairie peut abriter plus de 1500 espèces d’insectes ! Toutes ces espèces interagissent les unes avec les autres et ont besoin de cet habitat pour tout ou partie de leur cycle de vie. Grâce à la mise en œuvre de la gestion différenciée dans les parcs et jardins, les prairies remplacent progressivement les gazons urbains.