CORRÈZE. L’association « La Dordogne de villages en barrages » multiplie les objectifs pour préserver et valoriser le patrimoine naturel des gorges de la Dordogne. Une démarche écotouristique qui multiplie les projets au sein d’un territoire sauvage.
« L’itinérêve », 200 km de sentier de randonnée
Le projet est né dès la reconnaissance du bassin de la Dordogne en Réserve mondiale de biosphère par l’Unesco. Il est porté par une association qui lui est entièrement dédiée, « La Dordogne de villages en barrages », avec la création d’un itinéraire de grande randonnée entre Confolent-Port-Dieu et Argentat. Le sentier s’étend sur 200 kilomètres et traverse les territoires de 19 communes, pour parcourir une mosaïque de milieux remarquables, dont des forêts de pentes et des forêts alluviales, des hêtraies acidophiles atlantiques aux sous-bois à houx et des landes sèches européennes.
L’itinéraire compte ainsi entre autres 14 habitats et 23 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire ainsi que 16 espèces animales rares, au long d’un tracé entièrement inclus dans la ZNIEFF « Vallée de la Dordogne ». L’« Itinérêve » se définit « comme un sentier du bout du monde aux paysages sauvages et uniques » mais aussi « comme un voyage à remonter les temps pour découvrir les impressionnants barrages qui jalonnent la rivière. »
Des actions concrètes autour de la biodiversité
L’association créatrice et gestionnaire du sentier affiche des ambitions claires : « redynamiser le territoire ; promouvoir la mobilité douce et donc le respect de l’environnement ; créer du lien et du partage ; faire émerger un réel potentiel touristique prêt à être (re)découvert, aimé et partagé ; générer de l’activité et soutenir l’économie locale ». Et pour ce faire elle a d’ores et déjà mis en œuvre des actions concrète en faveur de la préservation de la biodiversité sur l’ensemble de l’itinéraire.
Les randonneurs (comme les autochtones) disposent désormais d’un topoguide compilant les travaux de sensibilisation et d’avertissement réalisé en coordination avec la Société pour l’étude et la protection des oiseaux en Limousin (SEPOL), les fédérations corréziennes de pêche et de chasse, l’Office national des forêts (ONF), la Maison des insectes et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE). Outre l’usage de matériaux et de produits naturels et/ou écoresponsables pour le balisage et les différents aménagements du sentier, l’association mène des campagnes régulières de nettoyage de déchets en fond de vallée. Enfin, « La Dordogne de villages en barrages » s’engage au quotidien pour atteindre ses objectifs et la sensibilisation des randonneurs à la protection de la biodiversité – notamment par le biais de randonnées commentées – porte ses fruits.
Des projets structurants
Pour aller plus loin, l’association a décidé de soumettre cet itinéraire de randonnée à une étude visant à savoir si celui-ci peut ou non avoir une incidence sur le ou les sites Natura 2000 situé à proximité. Il inclura dans cette étude l’installation de « pods » sur des sites stratégiques, où l’hébergement partenaires fait défaut. Pour l’instant, deux de ces cabanes en bois, en forme de demi-tronc et construites à partir de matériaux naturels, ont été disposées sur le parcours pour accueillir les randonneurs. Les gestionnaires du sentier travaillent actuellement à une conception et une réalisation 100% Corrèze de nouveaux pods.
Photos © MalikaTurin