DORDOGNE. L’office de tourisme du Grand Périgueux ouvre une nouvelle porte d’entrée sur la ville avec la réhabilitation du Bassin du Port. Entre patrimoine fluvial, charpenterie de marine, réhabilitations environnementales et balades touristiques…
Si dans la capitale du Périgord l’idée de se « retourner » vers la rivière n’est pas nouvelle, elle prend ces derniers mois un caractère concret avec différentes actions menées au fil de l’Isle. Parmi celles qui sont abouties, la rénovation de la Guinguette de Barnabé, l’installation de la Manufacture gourmande près des berges, la création du restaurant « La Péniche » sur les quais ou encore le sentier nautique « d’une rive à l’autre » remplissent déjà leur mission de réappropriation de l’espace fluvial.
« Un pôle a jusqu’ici été oublié, celui du Bassin du port, » relève Michel Cadet, vice-président de l’Office de tourisme du Grand Périgueux. « Pourtant, le quartier est en pleine reconstruction. Notre projet d’animation touristique, patrimoniale et pédagogique autour de l’Isle et de son port historique – encore en fonctionnement il y a moins de 100 ans – vise à y aménager un espace touristique, de culture et de préservation du patrimoine fluvial, un espace d’exposition, un lieu préservé et favorisant le développement durable, un lieu de rencontres pédagogiques et médiatiques, un point de départ de balades fluviales vers l’aval…
« Le rôle de l’Office est de porter ce projet ambitieux et d’ouvrir une nouvelle porte d’entrée sur l’agglomération, celle de la rivière, au sein d’un véritable Parc naturel urbain et fluvial qui la traverserait de part en part. L’Isle a permis à Périgueux de se développer, elle pourrait encore y contribuer dans l’avenir. »
Un projet en gestion raisonnée
Le dossier est audacieux et s’articule en point de départ autour d’un chantier naval, pour construire une gabare suivant les méthodes des charpentiers de marine du XIXe siècle. Au long de cette construction, qui devrait se dérouler sur 2 ans en utilisant du bois certifié PEFC (programme européen des forêts certifiées, pour une gestion durable des massifs forestiers) et en provenance d’une scierie labellisée CE, les actions programmées prendront peu à peu forme sur le port.
Toujours avec une gestion durable et raisonnée des ressources, le projet prévoit notamment la réhabilitation de deux bâtiments désaffectés ou sous-utilisés, à savoir l’ancien siège de la DREAL et l’ex-hangar d’hivernage et cale de déchargement de la DDE, qui s’avancent en proue sur une fourche de l’Isle. Dans le même sens, il favorise la mobilité douce privilégiant l’axe fluvial au plus proche de la voie verte et de la voie bleue, des déplacements à vélo pour les visites et un lien de proximité avec les stations Péribus.
Enfin, retour sur les eaux de l’Isle avec le concept de déambulation touristique écologique à bord de rabaskas (canots amérindiens à rames) sur le canal grâce, à la création de nouveaux sentiers nautiques, labelisés FFCK et thématisés : batellerie au cours des âges, histoire de la ville, des pêcheries, des moulins… L’un de ces sentiers est prévu pour rejoindre l’aval dans le futur, avec la possible rénovation de l’écluse du bas-Chamiers, à hauteur du « Camp américain ».
Entre présent et avenir
Le projet prévoit également, dès le printemps 2018, de mettre à l’eau un coureau (gabare effilée) déjà construit en attendant l’été 2019, date à laquelle la gabare périgourdine devrait pouvoir être opérationnelle. Une embarcation qui tient un rôle vedette dans cet espace dont l’environnement sera alors restauré sur plusieurs plans.
Il s’agit bien ici de restituer les éléments d’un paysage portuaire du XIXe siècle, avec ce qui faisait son quotidien mais également avec des expositions, des aménagements commerciaux, des actions pédagogiques… Et la restauration intègre l’univers fluvial pour relier le passé au futur par la navigation en passant par le nettoyage et la remise en service d’écluses, le désensablage du bassin… Un voyage dans le temps autour et sur une rivière remise en valeur.