DORDOGNE. Posé sur la rivière à la porte du Périgord, Saint-Julien-de-Lampon va être la première commune de Dordogne à produire et consommer sa propre électricité.
Il ne faut pas s’y tromper… Si le village de Saint-Julien-de-Lampon ne compte que 637 âmes, il sait faire preuve d’un réel dynamisme au quotidien et possède sur son territoire des infrastructures touristiques très fréquentées, dont le camping municipal, des bases de canoë, une piste cyclable, etc. Impliquée dans la préservation des paysages et du cadre de vie qui assurent son présent et son avenir, la municipalité suit depuis 2014 un programme d’actions liées aux enjeux environnementaux du XXIe siècle.
Zéro pesticide, nettoyage des berges de la Dordogne avec les écoliers, sensibilisation à la biodiversité avec un terrain gardé en jachère sur lequel des ruches sont placées sous la responsabilité des enfants du village, mise à disposition d’un terrain pour l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques et modernisation de l’éclairage public entre autres, ont précédé un projet d’envergure, qui sera mis en œuvre à partir du premier trimestre 2018.
Avec celui-ci, Saint-Julien-de-Lampon s’engage concrètement dans une démarche de transition énergétique et énergétique sur deux points visant à la réduction de sa consommation d’énergie au travers de : l’autoproduction et la consommation d’électricité par l’installation de panneaux photovoltaïques à la station d’épuration et sur les bâtiments communaux puis par l’isolation de ces mêmes bâtiments.
Vers l’autonomie totale
Avec des subventions régionales et départementales ainsi que l’autorisation de l’Architecte des Bâtiments de France pour l’installation des panneaux photovoltaïques, la première phase du projet consiste en l’équipement de la station d’épuration, grosse consommatrice d’électricité provenant du réseau (pour l’instant). « Les études ont démontré que les premiers travaux permettront de couvrir au minimum de 25 à 30% de la consommation actuelle », explique Philippe Vivier, conseiller municipal en charge de l’environnement et du développement durable. « Après la période d’amortissement – estimée à 5 ans – nous envisageons d’étendre la surface de panneaux pour atteindre une couverture totale de la consommation de la station ».
La seconde phase met en œuvre plusieurs procédés et concerne les locaux communaux, à savoir le hangar technique, la mairie, la salle des fêtes, la salle de sport et la bibliothèque.
Dans un premier temps, le toit du hangar technique sera désamianté par le retrait des plaques d’Everit avant que 64 panneaux photovoltaïques y prennent place. Par la suite, les bâtiments de la commune seront équipés d’une isolation extérieure et intérieure performante ainsi que de nouvelles huisseries pour être chauffés et climatisés par un système de pompe à chaleur air/air, suffisant pour offrir une autonomie totale en la matière, et même plus…
Saint-Julien-de-Lampon, un exemple à suivre
Ces bâtiments n’étant majoritairement occupés que durant les jours ouvrables et de façon diurne, l’électricité produite sera très peu sollicitée durant les autres périodes. Il est donc prévu de réinjecter l’excès ponctuel d’énergie dans le réseau, avec rémunération au tarif en vigueur au profit de la commune…
« D’après les informations mises à notre disposition par les services de l’Etat, Saint-Julien-de-Lampon serait la première commune à s’engager dans une démarche de décarbonation par la production et la consommation de son électricité », conclut Philippe Vivier. « Quand les deux tranches de travaux seront finalisées, l’exemple écologique et économique du village permettra (si c’est possible) d’envisager une coopérative de production et de consommation au sein de la commune et de la communauté de communes. »
En attendant, le projet reste exemplaire pour une entité territoriale de cette dimension et il serait évidemment bénéfique, sur le plan écologique comme sur le plan énergétique, que ce modèle soit reproduit par d’autres communes rurales du bassin de la Dordogne.