DORDOGNE. Le département veut améliorer la qualité bactériologique des eaux des cours d’eau du Périgord avec un outil d’analyse et de veille accessible à tous. Elus, acteurs et usagers sont appelés à collaborer à la collecte des données.
Il faut le savoir : si la Directive Cadre sur l’Eau vise à améliorer la qualité chimique de l’eau, aucun texte, ni au niveau européen ni au niveau national, n’a la qualité bactériologique comme objectif. Pour combler cette faille et donc s’inscrire dans une démarche pionnière, le département de la Dordogne a décidé de lancer le projet « Rivières propres en Périgord » avec un outil qui est en 2020 à sa quatrième année de mise en place.
Concrètement, l’opération a notamment pour vocation d’établir un bilan de l’impact des stations d’épuration sur la qualité bactériologique des principaux cours d’eau du département et de s’assurer que la politique d’assainissement des collectivités soit bien compatible avec la volonté de développer les loisirs de pleine nature sur les rivières. « Cette volonté a été mise en place, entre autres, par une doctrine imposant un traitement tertiaire aux collectivités rejetant les eaux traitées dans les cours d’eau qui sont des hauts lieux pour les activités nautiques », explique-t-on auprès du service référent au Conseil départemental.
Avec l’implication des usagers
Des mesures en ce domaine ont ainsi été prises avec des prélèvements (sur un point en amont des stations, un ou deux points à l’aval et sur le rejet direct de l’installation) effectués tous les 15 jours de juin à septembre sur les cinq rivières navigables du Périgord : la Dordogne, la Vézère, la Dronne, l’Isle et l’Auvézère. Le projet a également pour mission d’informer la population sur la possibilité de saisir les anomalies constatées sur les cours d’eau via l’outil « SURICATE » afin, après étude, de faire un retour aux entités concernées.
Mais le projet ne concerne pas que les activités de loisirs. Il a l’ambition de rendre l’ensemble du réseau hydrographique du département propre à tous les usages : consommation humaine, utilisation industrielle, irrigation pour l’agriculture, pêche, etc. Il associe donc à son efficience, depuis son lancement, tous les acteurs concernés par le domaine de l’eau et apporte des préconisations (pas d’obligations) sur les mesures à mettre en place pour améliorer les situations problématiques.
Les premiers constats
Si les résultats des prélèvements de la campagne 2019 sont en cours d’analyse, les premiers constats relèvent à la fois de la logique… et de la déception. Il est certain, et prouvé désormais, que les eaux traitées des stations d’épuration peuvent avoir un impact sur la qualité bactériologique de l’eau des rivières, surtout quand le rapport entre les débits des deux sources sont proches (en période d’étiage de la rivière). Idem pour les rejets directs (pluie, absence ou problème de traitement), l’abreuvement direct des animaux d’élevage dans la rivière, etc. Les concentrations importantes des populations sur certains territoires peuvent également, dans certains cas, avoir des conséquences.
Les constats fait la première année ont été renouvelés en grande partie la seconde… Les retours ne sont pas à la hauteur de ce qui était attendu ! C’est pourquoi ces prochains mois seront consacrés à la démultiplication des résultats de la saison estivale 2019, pour inciter les uns et les autres à préparer celle de 2020 avec un investissement plus fort de la part des différents acteurs et usagers. Et l’accent sera mis sur un retour d’information ciblé vers les élus, afin que ceux-ci soient les ambassadeurs du projet auprès de la population.