B-13 De Mauzac au Fleix, transition avec la Dordogne girondine
Peu à l’aval de Mauzac, la rivière commence un cours beaucoup plus rectiligne dans une vallée qui se rétrécit entre des coteaux peu élevés. L’urbanisation se diffuse partout dans l’espace où la vigne occupe, surtout à partir de Bergerac, une place importante. Pourtant l’habitat présente encore une forme caractéristique du modèle périgourdin.
En amont de cette unité, la vallée ressemble davantage à un couloir délimité par les coteaux boisés entre lesquels s’alignent, parallèles, la voie ferrée, le canal de Lalinde, la route et la rivière.
A la hauteur de Lalinde, la Dordogne était difficile à naviguer et les meilleurs bateliers redoutaient les rapides sournois de la Gratusse. Elle a donné naissance à la légende du Coulobre, un dragon qui vivait caché dans les entrailles de la falaise et qui menaçait les bateaux. Il aurait été terrassé par Saint Front, évangélisateur du Périgord, à qui une chapelle a été dédiée sur le versant opposé à Lalinde. Le canal de Lalinde construit pour aider au franchissement de ce malpas marque l’espace sur 15 km, mais son manque d’entretien ne contribue pas à le valoriser. La présence de pêcheurs, l’eau ruisselante et claire de la Dordogne renforcent la douceur du paysage depuis la rivière.
Entre Lalinde et Bergerac, le paysage est marqué par une urbanisation diffuse et des établissements artisanaux et industriels nombreux le long de la route. Quant aux rives, leur caractère change et donne au lieu moins d’intimité. Tantôt d’aspect sauvage par les arbres qui les couvrent, tantôt « industrialisé » par la présence d’usines et leurs remblais annonçant la ville de Bergerac. L’agriculture maraîchère, et surtout céréalière, se développe sur les terres les plus riches et les plus accessibles, tandis que la Dordogne a pratiquement disparu de la vision offerte depuis les axes de communication les plus utilisés. La ville de Bergerac marque le début des grands quais qui, dès lors, ponctueront la Dordogne jusqu’au Bec-d’Ambès, rappelant au souvenir l’histoire de la navigation.
Après Bergerac, le paysage entre dans un autre ensemble, caractérisé par une nouvelle architecture. C’est la fin du Périgord annoncée par l’essor de la vigne, signe de transition avec la Dordogne girondine.