Corrèze. La commune de Meymac s’est dotée d’un document de gestion concertée pour concilier la rentabilité économique de la forêt et la protection des captages d’eau
Faciliter la coopération entre forestiers et acteurs de l’eau
Ces dernières années, plusieurs projets initiés à l’échelle nationale ont ouvert une vaste réflexion autour du rôle joué par la forêt sur la protection de la ressource en eau. Après ces premiers rapprochements, les différentes parties ont désormais entamé des travaux visant à cerner les enjeux sur le terrain, en facilitant la coopération entre forestiers et acteurs de l’eau par des outils d’aide technique et réglementaire.
C’est la démarche menée depuis le 4 juillet 2014 par le Groupement syndical forestier du Mont Bessou, qui est entré dans un programme EAU+FOR pour élaborer un document de gestion issu de la concertation. Ce dernier formalise et préconise des itinéraires techniques pour la limitation des impacts de l’exploitation forestière sur l’eau, tout en préservant la valorisation économique des bois. Ce document s’avère indispensable face à la situation suivante : les captages en eau de la commune de Meymac sont entourés de forêts d’exploitation appartenant à des propriétaires privés.
Cartographie et enquête sociologique
En parallèle d’un important travail d’étude des peuplements forestiers et de cartographie mené sur les 91 hectares de périmètres de protection rapprochée d’un captage d’eau potable, les gestionnaires de l’eau, ceux de la forêt et les institutions concernées ont œuvré avec des groupes d’experts pour faire des propositions croisées cohérentes. Parmi ceux-ci, figuraient entre autres le centre régional de la propriété forestière du Limousin, l’Office national des forêts, l’Agence régional de santé, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, les Communes forestières du Limousin, le Conseil général de Corrèze, le Parc naturel régional de Millevaches, etc.
Mis au cœur d’une enquête sociologique leur permettant de faire valoir leurs conditions quant à l’adhésion au projet, les propriétaires privés se sont déclarés prêts à adapter leur gestion si cela n’avait aucun impact financier. Par ailleurs et toujours dans la concertation, un groupe de travail a étudié des fiches techniques ciblées pour encadrer les coupes et les travaux, en incitant par exemple les propriétaires à favoriser les mélanges d’essences en plantation ou à privilégier la régénération naturelle.