Les dessous de l’image
Et parfois on échoue
Par Hervé Sentucq
En avril j’ai tenté deux levers à 6h du matin pour capter cette vue. Je l’imaginais embrumée juste comme il faut. Hélas le premier matin je n’ai eu aucune ambiance et l’autre matin ce fut une mer de brume impénétrable. Celle-ci se dispersa subitement vers 10h05 après plus de 4h à faire le pied de grue. Le château venait d’ouvrir ses grilles et ce fut pour moi le moment mal choisi pour faire les 50m qui séparaient mon point de vue de l’entrée. M’apercevant que c’était enfin le moment, j’ai alors couru me remettre devant mon trépied mais tout alla trop vite, et il ne resta plus que quelques lambeaux de brumes à mon arrivée. Quelle rapidité cette dissipation, inouï !
Mais au final je n’ai rien raté…
Car après quelques heures de traitements d’images, le « démontage » soigneux de tous les échafaudages du château en réparation, les courbes de contrastes, l’assemblage… je me rends à l’évidence qu’un brouillard éclairé par une lumière déjà trop forte à 10h donne une impression de fumée sale, une sensation bizarre.
Il me faut retourner à l’aube saisir la brume de mes rêves, toute irradiée de couleurs roses, contrastée légèrement mais pas trop, comme tout le reste de l’image afin de transmettre une sensation de douceur et de légèreté.
La brume est une composante essentielle pour ce cadrage. Elle fait vivre l’image et la simplifie en détournant le regard des campings et maisons « Phénix » jonchant la rive droite.
Une image difficile que j’espère réaliser un jour, un matin…