Réserve de biosphère et recherche scientifique
La recherche scientifique est un des piliers de l’action attendue au sein des Réserves de biosphère (stratégie de Séville, UNESCO 1995). Les Réserves de biosphère ont ainsi pour vocation à fournir des cadres d’action favorables à la production de connaissance, à la réalisation de travaux de recherche et au développement de liens avec des réseaux de recherche nationaux et internationaux.
Le réajustement des objectifs stratégiques du programme « Man and Biosphere » pour la période 2015-2025 (Stratégie de Lima, UNESCO 2016) ont conduit à préciser la fonction « Recherche » des Réserves de biosphère qui à travers leurs actions se doivent aujourd’hui de faciliter les sciences de la biodiversité et de la durabilité.
La science de la durabilité est une approche intégrée axée sur la résolution de problèmes qui utilise de manière transdisciplinaire toute la gamme des connaissances scientifiques, traditionnelles et autochtones pour identifier, comprendre et régler des problèmes économiques, environnementaux, éthiques et sociétaux présents et futurs liés au développement durable.
Développer et renforcer la recherche scientifique dans le bassin de la Dordogne
Depuis sa création en 1991, l’établissement EPIDOR porte, génère et accompagne des dynamiques scientifiques dans des disciplines diverses et sur des sujets variés. En conformité avec ses objectifs statutaires, les thèmes de recherche privilégiés sont en lien, direct ou indirect, avec l’eau et les milieux aquatiques (poissons migrateurs, hydroélectricité, dynamique fluviale, gouvernance de l’eau, gestion forestière, agriculture…).
En tant qu’animateur de la Réserve de biosphère, EPIDOR souhaite développer et renforcer la recherche scientifique au sein du bassin de la Dordogne. A ce titre, l’établissement a initié et engagé en 2018, un partenariat avec la Chaire Capital environnemental et gestion durable des cours d’eau de l’Université de Limoges (GEOLAB), la SHEM, le MAB-France et l’AFB afin de mener un projet d’étude basé sur le concept de « science territoriale ».
Un post-doctorant travaillera sur ce sujet pendant un an. Ce travail permettra de réaliser un état des lieux de la Recherche sur le bassin de la Dordogne et de produire un document de référence dont la vocation sera de favoriser la recherche dans le bassin de la Dordogne (identifier les thèmes stratégiques pour l’avenir, dynamiser les actions de recherche, organiser l’action d’EPIDOR et ses futures contributions en matière de Recherche).
La Chaire Capital environnemental et gestion durable des cours d’eau travaille sur les interactions entre les sociétés et l’environnement. La chaire est rattachée au laboratoire Géolab, une Unité Mixte de Recherche (UMR) qui regroupe des géographes, des économistes, des sociologues et des archéologues des Universités de Clermont-Ferrand 2 et de Limoges, du CNRS et de l’INRAP.
Science territoriale dans le bassin de la Dordogne
La « science territoriale » est un concept qui englobe l’idée que les caractéristiques particulières d’un territoire donné (y compris les conditions physiques et sociales) influencent le genre de connaissances qui y sont produites. Dans ce concept, la science est définie au sens large pour inclure les sciences formelles (sciences sociales et physiques, lettres et sciences humaines) ainsi que les sciences amateurs, pratiquées par des personnes – naturalistes, folkloristes, historiens … – qui habitent la région et/ou qui ont publié des travaux sur la région. Une grande variété de disciplines et de domaines différents sont donc concernées. En ce sens le concept de science territoriale s’inscrit pleinement en cohérence avec la science de la durabilité.
L’objectif général du projet est de comprendre comment une « science territoriale » s’est développée dans le bassin de la Dordogne et de dégager une vision prospective sur l’avenir de celle-ci, avec l’idée de favoriser à terme une adaptation du bassin aux capacités réelles de la biosphère.
L’action scientifique sera conduite par la Chaire Capital environnemental et gestion durable des cours d’eau en collaboration avec EPIDOR. La vocation de ce travail scientifique est de permettre ensuite à EPIDOR de développer une animation qui visera à :
-
- faire reconnaitre et renforcer la vocation du bassin versant comme territoire de recherche pour la mise en œuvre des ODD ;
- identifier et mettre en évidence les sujets de recherche les plus pertinents pour le territoire ;
- susciter des initiatives de recherche ;
- valoriser et partager les résultats et les bénéfices des recherches effectuées, localement (gestionnaires, socio-professionnels, société civile et citoyens) ainsi que dans les réseaux d’échange nationaux et internationaux (en particulier les réseaux du programme MAB) ;
- croiser les visions proposées par différentes disciplines et promouvoir la transdisciplinarité ;
- identifier les facteurs favorables à la coproduction de science territoriale par les chercheurs et les gestionnaires pour entretenir et développer les processus de coproduction ;
- ajuster le positionnement de l’établissement EPIDOR en tant qu’animateur ou support d’actions ou de programmes de recherche par exemple