CORREZE. Le Conservatoire d’espaces naturels Limousin travaille sur la reconnaissance de la vallée de la Maronne en « Réserve naturelle Régionale ». Un projet qui pourrait renforcer l’ensemble des actions initiées dans le secteur, de la protection des chiroptères jusqu’à la valorisation touristique des Tours de Merle.
La vallée de la Maronne et les Tours de Merle
Tours de Merle © Corrèze Tourisme
bois de pente de la vallée de la Maronne © CEN Limousin
Vers une réserve naturelle
Dès lors la vaste continuité écologique de cette vallée boisée de feuillus et la richesse de la biodiversité ont conduit le CEN à réfléchir à un projet de Réserve naturelle régionale (RNR), pour construire un outil fort, consensuel et durable. La concertation a été lancée et il ressort que la durée de ce classement (10 ans) laisserait le temps d’installer une vraie réflexion suivie de réalisations techniques (voire scientifiques) pour l’amélioration et le suivi des observations naturalistes, la pédagogie, l’accueil du grand public ou encore la valorisation du paysage.
Le projet s’inscrit directement dans la continuité d’un investissement qui aura débuté en 2001, en faveur de la préservation des chauves-souris présentes dans les Tours de Merle, ruines féodales enchâssées dans un méandre de la rivière. Pour mettre en place une stratégie de conservation des espèces présentes, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) a élaboré un, puis un second document de gestion écologique. Au fil du temps, le territoire concerné s’est élargi… D’abord avec l’acquisition de 16 ha de boisement, puis en 2015 avec l’acquisition du bois sur pente de Combe noire (59 ha) qui descend jusqu’aux rives de la Maronne, à un kilomètre à peine des Tours de Merle.
En 2017, la proximité géographique de ces deux points et surtout le fait que les chauves-souris des Tours chassent dans les bois de Combe noire, ont poussé le CEN à réunir l’ensemble du périmètre ainsi délimité au sein d’un plan de gestion unique. Le dernier diagnostic de territoire y recensait 8 habitats d’intérêt communautaire et 5 groupes taxonomiques (lichens, végétation vasculaire, oiseaux, insectes, chiroptères) avec des espèces protégées, pour certaines rares et menacées.
Murin de Bechstein © Pascal Verdeyroux
Ce serait la toute première Réserve essentiellement constituée de forêts, qui intégrerait un domaine historique, en combinant l’accueil des touristes et la sauvegarde des chauves-souris, dont neuf espèces présentes ici sont inscrites à l’annexe II de la Directive « Habitats ». La RNR de la vallée de la Maronne pourrait en effet participer au rayonnement des projets locaux existants, à l’image de la valorisation touristique des Tours de Merle, patrimoine historique de Saint-Geniez-ô-Merle, ou encore de l’essor de la plateforme de nourrissage des milans royaux récemment installée à Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle.
Partenariats et collaborations
Ricasolia virens (lichens sensible à la pollution atmosphérique) © CEN Limousin
Situé à l’Est de la zone transition de la Réserve de Biosphère du bassin versant de la Dordogne, le projet est porté par le CEN avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine. Les trois conseils municipaux des communes concernées se sont d’ores et déjà positionnés comme favorables à la création d’une Réserve. D’autres collaborations ont été engagées, notamment avec EDF et des particuliers, propriétaires de terrains en bord de rivière et dans les pentes boisées.
Enfin, d’un point de vue technique, le CEN collabore étroitement avec deux associations naturalistes : la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ainsi que le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin et, dans le cadre de la sensibilisation et de la pédagogie, le conservatoire est partenaire de l’Office de tourisme et du Conseil départemental de la Corrèze. A suivre…