GIRONDE – DORDOGNE – CHARENTE-MARITIME. Le Syndicat d’aménagement du bassin versant Dronne aval débute un ambitieux projet de renaturation d’un ancien site industriel en amont de la confluence de la Dronne et du Chalaure. Le site de Reyraud est aujourd’hui au centre d’une grande mobilisation.
La Région Nouvelle-Aquitaine, EPIDOR, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le FEDER, la DDTM 33, la DDTM 17, la DDT 24, l’Agence Française pour la Biodiversité, la DREAL, l’ADEME, les fédérations de pêche et les communes des trois départements concernés, Le SRB Dronne…. Voici les partenaires pressentis par le Syndicat d’aménagement du bassin versant (SABV) Dronne aval pour relever le challenge d’un vaste programme de restauration et de renaturation du site de Reyraud.
Situé sur deux cours d’eau – la Dronne et le Chalaure – aux confins de la Gironde, de la Dordogne et de la Charente-Maritime, cet espace a bien failli conserver sa vocation industrielle. Il appartenait en effet jusqu’ici à une société qui avait l’intention de restaurer le seuil et de créer une nouvelle usine hydroélectrique, mais sans projet pour le reste du site. Au regard des enjeux écologiques, le SABV s’est porté acquéreur de l’ensemble, pour devenir propriétaire à court terme (les acquisitions foncières devraient être finalisée cet automne).
Restaurer la continuité écologique
Dans sa globalité, le projet pourrait comprendre : l’effacement total ou partiel des trois parties du seuil pour rétablir la continuité écologique, la préservation en tant que témoignage de l’historique du site de l’ancien moulin en pierre de taille avec la sécurisation des ruines, la déconstruction de quatre bâtiments en béton sans intérêt patrimonial, la remise à l’air libre et la renaturation du Chalaure sur un linéaire d’environ 400 m et enfin le reprofilage en pente douce de la Dronne sur une surface de 5 000 m².
Les résultats attendus dépassent largement les limites du site. La continuité piscicole, sédimentaire et terrestre serait alors rétablie le long du corridor fluvial de la Dronne sur 12,5 km, du barrage de Monfourat à l’aval jusqu’au barrage de La Roche-Chalais en amont. Cela permettrait la libre circulation des poissons migrateurs – notamment anguilles, aloses et lamproies – sur les 33 premiers km de la Dronne (si l’on prend en compte les différentes actions du même ordre en cours). Sur le Chalaure, la continuité serait rétablie avec l’effacement du couvert bâti sur un linéaire d’environ 50 m.
Site de Reyraud @ EPIDOR
Des habitats d’intérêt communautaire
Cistude d’Europe @ Franck Taboury
L’espace ainsi reconquis apporterait une augmentation très conséquente des différents habitats. A commencer par ceux d’intérêt communautaire avec : 13 000 m² d’eau courante à herbiers aquatiques, 1 000 m² de grèves alluviales, 4 000 m² de mégaphorbiaies hygrophiles et 1 700 m² de boisement alluvial. Par ailleurs, la restauration d’environ 1,3 ha d’habitats lotiques entraînerait la création de nouvelles surfaces de reproduction pour les poissons rhéophiles et l’amélioration de la capacité auto-épuratrice de la Dronne. Enfin, l’ensemble du projet s’ouvre sur le retour d’une dynamique fluviale naturelle, favorable au développement des habitats pionniers, tout en créant une zone d’expansion des crues.
Le site occupe également une position stratégique au sein d’un corridor fluvial en particulier pour des espèces rares et menacées telles que le Vison d’Europe, la Loutre, la Cistude, la Grande mulette…
Lamproie Marine @ M. Queral