Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
Ces hauts plateaux d‘estives du Mont Cantal ne connaissent pratiquement pas d’habitat permanent : seuls demeurent quelques burons avec leur enclos, nichés au creux d’une pente, dans un repli de terrain, près d’une source. Ils accentuent la note d’insignifiance et de précarité des êtres dans cette immensité où il ne fait pas bon se laisser surprendre par le brouillard.
Tandis que les ombres envahissent les vallées, les feux dorés du couchant transforment en féerie les cimes des versants abrupts du monstrueux volcan (70 kilomètres de diamètre à sa base). Nulle frayeur pourtant devant ce spectacle sublime. Quand la nuit tombe, c’est un voile de tranquillité qui enveloppe la terre. Le buron de Niercombe, érigé sur un promontoire dominant la vallée glaciaire de la Cère, profite jusqu’aux derniers instants de lumière. Pierre parmi les pierres, il ressemble à une petite chapelle.