Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
Une image très compliquée. On englobe 180°, beaucoup d’informations visuelles.
3 jours sur place en avril et un en mai.
Du cadrage :
C’est une projection sphérique, le résultat final correspond donc à ce que l’on voit lorsqu’on le tourne l’appareil sur son axe de rotation.
Pour une meilleure lisibilité je souhaitais que de gauche à droite apparaisse la dalle puis qu’elle disparaisse puis qu’enfin il y ait un rappel de celle-ci. L’impression est ainsi celle d’un tremplin qui ne cache pas tout le premier plan (effet plus aérien). La forme de la dalle de pierre n’autorise qu’une position très précise de l’appareil photo dans l’espace afin d’y arriver.
Là où disparait visuellement le roc, il est en fait horizontal juste en dessous.
Ce point de vue n’est pas indiqué et pour avoir sillonné les chemins sur plusieurs kilomètres à gauche ou à droite, je pense que c’est le seul qui ménage une telle vue sur la boucle.
Des couleurs :
En mai j’ai réuni ce que je pensais être les meilleures conditions météo, un beau ciel, un soleil très bas dans le ciel créant des ombres allongées juste avant que la falaise à droite ne soit trop sombre et que la dalle ne projette pas une ombre trop importante sur la forêt. Résultat, en revoyant l’image je la trouve terne, avec des teintes trop vertes.
J’y suis retourné en mai car je n’avais pas réuni toutes les conditions en avril. Retour un mois avant.
C’est avant tout la couleur des champs qui m’impressionne. Déjà certains voient apparaître des jeunes pousses. Mais globalement c’est l’optimal de nuances de couleurs. J’essuie plusieurs orages sous mon parapluie. Et une seule fois après la pluie j’ai cette combinaison de trouée de ciel bleu reflétant sa couleur sur la Dordogne et un vent quasi inexistant ne créant pas de ridules sur l’eau et renforçant ainsi le reflet du ciel. Mais le soleil n’éclairera jamais la totalité du paysage quand il revient subrepticement. J’ai donc gardé la meilleure série (celle de la combinaison que je viens de décrire) mais juste avant que le soleil éclaire de façon éparse le paysage.
J’y vois un avantage, cela renforce les couleurs. En effet c’est sous un ciel nuageux qu’on peut observer le maximum de nuances de couleurs.
Pour recentrer l’attention sur la boucle j’ai attendu que les nuages obscurcissent les lointains.
Trémolat, en mai. C’est vert… et triste !