Les observations biologiques réalisées sur la Dordogne depuis 2005 ont permis de confirmer les effets négatifs des éclusées hydroélectriques (variations artificielles et brutales des débits d’un cours d’eau) sur au moins 22 espèces piscicoles de la rivière. Pour mieux appréhender l’impact de ces éclusées sur la vie aquatique, de nombreuses études ont été menées sur le bassin de la Dordogne.
Ces études ont permis de proposer, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, des mesures de gestion des ouvrages susceptibles d’atténuer ces impacts. Elles ont débouché en 2004 sur la signature d’une convention entre l’exploitant EDF, EPIDOR, l’Agence de l’Eau et l’État visant à réduire l’impact des éclusées à l’aval des grandes chaînes de barrages sur le bassin de la Dordogne. Cet outil contractuel, reconduit depuis lors à chaque échéance, en est à sa 4ème édition.
Des campagnes de pêches électriques
Dans le cadre de cette convention, les acteurs du bassin ont mis en place des outils de suivi du peuplement piscicole de la rivière, permettant de juger, à terme, de la validité des démarches entreprises. Ainsi depuis 2010, des pêches électriques sont organisées pour mieux comprendre, et mieux quantifier, comment les éclusées jouent sur la dynamique des populations piscicoles.
Chaque année, début septembre, EPIDOR organise donc des pêches électriques semi-quantitatives (pêches par points) sur les habitats des alevins (très jeunes poissons issus de la reproduction de l’année en cours) et juvéniles (jeunes poissons issus de la reproduction de l’année précédente) d’espèces qui, de par leurs cycles biologiques, sont, à un moment donné, vulnérables aux variations des niveaux d’eau de la rivière (Cazeneuve L., Kardacz J. et Lascaux J.M., 2017, ECOGEA pour EPIDOR).
Les résultats de ces pêches peuvent ensuite être confrontés à l’hydrologie de la Dordogne, plus ou moins influencée en fonction des années par la gestion des aménagements hydroélectriques et par les mesures d’atténuation mises en œuvre dans le cadre de la Convention de réduction de l’impact des éclusées.
Les grands principes des pêches électriques
Les pêches électriques menées sur la Dordogne sont soumises à autorisation préfectorale. Quatre tronçons sont prospectés sur la partie de rivière qui s’étend de Beaulieu-sur-Dordogne (19) à Vitrac (24). Chaque tronçon de Dordogne est descendu par une équipe de 6 personnes, réparties sur deux embarcations motorisées, équipées du matériel de pêche nécessaire.
Chacun des tronçons est prospecté sur 5 stations, sachant que pour chacune d’elle sont opérées 25 à 30 « posées d’anode ». Soit au final, plus de 500 points de pêche sur des habitats de jeunes poissons de l’année ou de l’année dernière, toutes espèces confondues (10602 individus appartenant à 22 espèces ont été identifiées en 2016).
Pour cette année 2017, les pêches ont été organisées du 4 au 7 septembre. Retour en image sur cette campagne de 4 jours.