Ancienne pompe de pulvérisation pour insecticide © Bullenwächter
La question des phytosanitaires est aujourd’hui très prégnante et les volontés politiques au niveau local comme national sont clairement de limiter leurs usages de façon significative. De nombreuses études scientifiques ont démontré la dangerosité des phytosanitaires pour la santé et l’environnement.
Les ventes de produits sur le bassin de la Dordogne
Malgré les nombreuses mesures visant à diminuer l’utilisation des pesticides en France, les ventes de produits et substances phytosanitaires sur le bassin de la Dordogne ont été en constante augmentation au cours de la période 2009 à 2014. En 2014, 4 565 tonnes de produits phytosanitaires solides et 4,4 millions de litres de produits phytosanitaires liquides ont été vendus sur les communes du bassin de la Dordogne, soit plus de 2 800 tonnes de substances actives.
Environ 90% des produits vendus sont accessibles uniquement par les professionnels (agriculteurs, paysagistes, collectivités, …), sous réserve qu’ils soient titulaires d’un certiphyto, c’est-à-dire un certificat individuel qui atteste d’une connaissance suffisante pour utiliser les pesticides en sécurité et en réduire leur usage. Les 10% restants sont donc des produits qui peuvent être vendus aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers.
Des produits que l’on retrouve dans les cours d’eau
En moyenne, près de 7% des substances actives vendues sur le bassin, sont classées en tant que substance toxique, très toxique voire cancérigène et mutagène. A l’échelle du bassin, ce sont les fongicides qui sont les substances actives les plus vendues avec environ 70% du tonnage (dont près de 40% de substances à base de soufre et de cuivre).
Pour autant, les molécules les plus détectées dans les rivières du bassin sont des herbicides ou leurs produits de dégradation (métabolites), comme le glyphosate, l’atrazine et le S-métolachlore. Il faut cependant noter que certains fongicides comme le metam-sodium, le metirame-zinc et le metirame, très vendus sur le bassin de la Dordogne ne sont pas aujourd’hui recherchés dans les analyses d’eau.
Travail d’analyse réalisé par EPIDOR sur la base de données fournies par la Banque Nationale des Ventes de produits phytopharmaceutiques réalisées par les distributeurs agréés (BNV-D).