Le bassin de la Dordogne : berceau de la présence humaine en Europe
Depuis que les hommes peuplent les rives de la Dordogne et de ses affluents, ils ont su mettre à profit de multiples façons le cours d’eau et ses ressources : agriculture, exploitation forestière, transports, hydraulique puis hydroélectrique, loisirs,…
Du fait d’une économie longtemps essentiellement agricole, d’un enclavement historique du bassin et de l’absence de gisement minier important, la vallée de la Dordogne n’est pas devenue au cours du XXe siècle, une véritable région industrielle. Il existe néanmoins quelques établissements répartis sur l’ensemble du bassin.
Un territoire identitaire
A l’exception de sa partie aval, fortement influencée par la métropolisation bordelaise, le bassin de la Dordogne est à dominante rurale, partagé entre les espaces naturels, les surfaces agricoles et viticoles, et enfin, les zones boisées et forestières. Dans l’imaginaire, ses territoires renvoient à la France authentique, préservée, généreuse et à un art de vivre identitaire.
Avec à peine plus d’un million d’habitants et une moyenne de 46 habitants par kilomètre carré, la densité de population est largement inférieure à la moyenne nationale de 116 habitants par kilomètre carré. Des agglomérations de tailles moyennes sont dispersées dans le bassin (Aurillac, Brive-La-Gaillarde, Périgueux, Bergerac, Libourne). Avec un peu moins de 50 000 habitants (2010), Brive-la-Gaillarde est la ville la plus importante du bassin.
Une économie tournée vers les ressources naturelles
Le bassin versant de la Dordogne est couvert par 9 000 km² de forêts, d’où l’importance de l’industrie du bois. Les scieries, menuiseries et parqueteries, sont présentes depuis l’amont du bassin jusqu’en Périgord. La filière bois englobe également l’activité papetière, surtout localisée sur les axes Vézère et Dordogne.
L’activité agro-alimentaire (on compte 226 établissements en 2012) comprend l’industrie fromagère ainsi que les abattoirs, les tanneries et les ateliers de transformation de viande. On transforme aussi des fruits dans les confitureries, notamment sur la Cère et dans le Bergeracois et surtout dans les chais et les caves coopératives vinicoles de Gironde et du Bergeracois.
La filière agricole génère environ 43 500 emplois directs, permanents et saisonniers, auxquels s’ajoutent les emplois indirects. 27 000 exploitations agricoles sont réparties dans le bassin. La viticulture est très présente notamment en Gironde. La pêche professionnelle s’ajoute à l’agriculture et à la viticulture : on recense 80
pêcheurs professionnels qui prélèvent chaque année 150 tonnes de poissons sur environ 300 kilomètres exploités sur les rivières Dordogne et Isle.
La ressource en eau est utilisée pour la production électrique : une trentaine d’usines peuvent développer une puissance totale de près de 1800 MW en mobilisant des réserves d’eau stockées derrière les grands barrages. Ces derniers contribuent à 300 emplois directs dans les vallées et rapportent 20 millions d’euros de fiscalité aux collectivités locales.
Un territoire attractif
La vallée de la Dordogne figure parmi les plus attractives au plan touristique : ainsi un français sur deux déclare connaître la vallée (Epidor, 2004). Le canoë compte parmi les loisirs qui compte le plus d’adeptes (500 000 journées canoë/an et 30 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel pour les loisirs aquatiques). Les professionnels du tourisme dénombrent en outre 800 000 journées de baignade par an.
Le patrimoine architectural, les sites archéologiques, la gastronomie locale, les paysages et le climat véhiculent une image positive auprès des visiteurs français et étrangers (en majorité néerlandais, britanniques, allemands). La qualité du cadre de vie constitue le principal atout du territoire auprès des ménages qui souhaitent s’installer à l’écart des nuisances des grands centres urbains.