Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
A l’évocation des mots Saint-Emilion, on imagine d’abord ses maisons enchevêtrées qui alimentent le charme intemporel de la plus ancienne région vinicole du Bordelais. On pense ensuite à sa situation sur la route de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et les églises, monastères et hospices qui y ont été construits dès le XIe siècle. Mais son patrimoine exceptionnel n’est pas uniquement viticole ou religieux. Un autre exemple de perle du Saint-Emilionnais : les 5 moulins de Calon groupés sur une butte qui culmine sur toute la région de Saint-Émilion et offre une vue panoramique. Ces tours cylindriques en moellons et pierres de taille contiennent un escalier et la chambre des meules coiffée d’une charpente mobile pour orienter les ailes. Datant du XVe siècle, ils attestent du passé céréalier de Montagne. A l’époque, ce n’était pas les 35 hectares de vignes du château Calon qui entourait les moulins mais plutôt des champs de blé.
L’un d’entre eux, dont le mécanisme intérieur a été remonté, continue à moudre les grains comme autrefois.
L’histoire de ces moulins remonterait au règne d’Henri IV, période durant laquelle de nombreux Hollandais attirés par le commerce du vin, sillonnaient la région. Non loin on a retrouvé les vestiges d’un silo à grains de l’époque gallo-romaine ainsi que des outils. D’ailleurs, en grec, le mot « Calon » signifie beauté. Les moulins de la beauté ! Çà claque et c’est mérité.