Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
La Godivelle, la commune la plus haute du Puy-de-Dôme et la moins peuplée. Bon, ça mérite de s’y arrêter. Son lac de forme circulaire (44 mètres de profondeur) est un maar, il a été formé à la suite d’une explosion volcanique lors de la rencontre du magma avec une nappe phréatique. Voilà qui finit de persuader l’éventuel indécis. Le ruisseau qui en part alimente en eau le village, puis se mêle aux eaux de l’Espinchal, plus loin de la Grande Rhue pour enfin rejoindre la Dordogne. Pour ma part j’y retourne régulièrement, pour des raisons que vous allez comprendre.
A plus de 1.200m d’altitude, ce plateau entre ciel et terre offre aux âmes fortes la monotonie des grands espaces. En ce mois d’août, cette « montagne à vaches » se voit survoler par un grand troupeau des nuages. J’observe la lente transhumance de leur ombre portée sur les eaux bleues d’une grande pureté du lac. Le vent n’a aucune emprise ici. Quelques bombes volcaniques de basalte profitent, immobiles, de l’ambiance « stratosphérique » du moment. Je ressens la force énorme de cet espace unique et envoûtant, l’ivresse de la liberté. Je m’enivre de mille émotions, porté par le bruit du vent et des sonnailles. Sensation de bien-être, de sécurité et de calme et libre, dans un environnement pur. Alors l’impression que le temps s’arrête me gagne… Je reviendrai.