Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
Par son format, le panoramique permet d’englober plusieurs sujets. Cette vue d´ensemble de la campagne, sous la lumière chaude et rasante d’un soleil prêt à se coucher, illustre la vieille alliance des hommes et de la terre. Des ruines du château de Taillefer, les traces de ce très long processus d’humanisation : damier géologique et végétal rudement et amoureusement ordonné, cultivé, drainé. Chacun peut y trouver ses rêves d’harmonie bucolique : collines, vallons, plaines, cours d’eau, routes, villages, fermes, châteaux, églises.
Exceptionnellement, je n’ai pas cherché à simplifier. On peut vagabonder dans l’image en quête d’un bout de terrain où l’on aimerait se téléporter. Le château de Castelnau-Bretenoux nous chuchote à l’oreille qu’ « ici le temps est lent », il nous invite un moment à oublier notre époque emballée et confuse pour nous enraciner dans la vallée de la Dordogne dont Henry Miller parlait en ces termes :
« Rien ne m ’empêchera de croire que si l’homme de Cro-Magnon s’installa ici, c’est qu’il était extrêmement intelligent, avec un sens de la beauté très développé… Rien ne m’empêchera de croire que cette grande et pacifique région de France est destinée à demeurer éternellement un lieu sacré pour l’homme et que, lorsque la grand-ville aura fini d’exterminer les poètes, leurs successeurs trouveront ici un refuge et berceau. »