Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
L’eau cristalline et froide ruisselle de toutes parts, pressée de dévaler les pentes d’herbes grasses du Mont Cantal. Elle court, bondit, chante ou murmure, donnant aux paysages mouvements et notes apaisantes. Ici, elle retaille les formes du paysages en gorges profondes ; là elle serpente en méandres paresseux dans les herbages ; la encore elle bondit en cascades. L’Auvergne est le royaume des eaux vives. A l’approche des ruines du buron d’Impramau, j’ai ainsi été saisi par le bruissement des sources de la Maronne qui jaillissent pour former autant de scintillantes et tumultueuses rigoles (rus). Née à plus 1.400 m d’altitude sur les pentes du Roc des Ombres (entre le Puy Mary et le Puy Violent), elle se jette dans la Dordogne, à 2 km au sud d’Argentat.
Un temps maussade est idéal pour faire ressortir toutes les teintes d’une ambiance de sous-bois. Les arbres dénudés de leurs feuilles ne font plus obstacle à la vue. Même si les couleurs automnales apportent de la vibrance à l’image, cette image ne fonctionnerait pas sans une composition très soignée. Omettre le ciel est toujours un pari risqué, cela recentre l’intérêt sur les détails et le moindre élément dérangeant sape l’impression générale. Toutes les parties de l’image doivent participer à l’histoire racontée.