Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
28 septembre 2015, une super lune rouge est attendue, l’optimale est autour de 4h47 du matin. Je suis à cette occasion avec un vieil ami sur le pont de la Moulinasse entre Charente-Maritime et Dordogne. Que de souvenirs de baignades et de camaraderies ! Et j’ai revu l’avant-veille une vieille connaissance de collège. Snif ! Mais l’objectif n’étant pas de faire pleurer dans les chaumières venons en au vif et même au rouge vif du sujet (oui je sais je devrais dire rousse mais ça sonne moins bien). 4h je suis sur place observant les phases de la lune en accéléré. Dans quelques minutes, phénomène rarissime la lune sera rouge. Et comme elle passe au plus près de la Terre en ce moment elle paraîtra plus grosse que d’habitude.
Il faut d’abord s’habituer à la lumière qui diminue. Quand le dernier croissant disparaît c’est toute la voie lactée et les myriades d’étoiles du ciel qui ré-apparaissent. Au-dessus de ma tête le ciel étoilé que l’on observe habituellement lors d’une nouvelle lune (donc une absence de lune). Il a rendez-vous avec la pleine lune. La prochaine fois ce sera en 2051 en France…
Ensuite il faut monter en sensibilité car pour capter une lune nette on ne doit pas descendre en dessous de 1/4 de seconde.
Enfin il faut un plan d’action. Cette photo est réalisée en 3 temps. Vers l’optimale de l’éclipse je photographie la lune. Puis l’étendue du champ de mon image pour avoir le ciel étoilé et son reflet dans la rivière. Avec le peu de lumière de la scène difficile d’avoir un peu de détails dans les arbres bordant le cours d’eau. Je pourrais monter en 12800 iso mais bonjour le bruit. Je pourrais éclairer la scène au panneau de LED, ouais… Enfin je peux attendre que le premier croissant de lune réapparaisse et profiter de ce spot haut dans le ciel pour déboucher légèrement les taillis. Option bien sûr qui a ma préférence dans ma démarche d’images fusionnées.
Le rendu final est proche de mon souvenir ou du moins de mon rêve éveillé cette nuit-là. Tout est bien sûr un peu plus lumineux, il en va ainsi des photos de nuit à l’ère du numérique. Que voulez-vous ma bonne dame, tout fout le camp ! Et je préfère me laisser porter par le mouvement 😉
