Les dessous de l’image
Par Hervé Sentucq
Quête de toute une semaine, voici enfin une composition rendant hommage aux herbiers à renoncules. Fléau pour certains, ravissement pour d’autres (selon leur prolifération), cette plante ondulant sur l’eau au gré des courants offre une touche fleurie à la Dordogne en cette fin de mois de juin. Être les pieds dans l’eau à l’aplomb d’un herbier est une expérience forte. Ses mouvements donnent la chair de poule. Ils fascinent comme les vagues en bord de mer. Expérience contemplative à tester.
Pour le décor de la rivière, citons ici la figuration à gauche du château de Fayrac et à droite en fond du château de Beynac. Qui en cette fin de matinée ont posé à la lumière sous un ciel bleu de rêve pendant que je réfléchissais à la façon de saisir mes 5 images afin de ne pas trop m’arracher les cheveux ensuite lors de leur assemblage. J’ai donc repéré des minces « couloirs » où le fond restait visible. Puis je me suis assuré que chaque zone de chevauchement d’images garde un tel couloir sur la hauteur d’image occupé par la rivière. Enfin d’une image à l’autre j’ai attendu la même phase de la chorégraphie, celle où tout semble pointer vers le château de Fayrac, étape 2 du voyage proposé par ce panorama. Bien sûr ce château regardant celui de Beynac (il a un peu été bâti pour ça au départ 😉 ) la suite de la visite est ainsi bien fléchée. J’ai attendu que l’ombre se retire suffisamment à droite de l’image, juste ce qu’il faut pour qu’elle n’empiète pas sur les herbiers, mais pas plus pour qu’elle ferme l’image et ramène le regard en bas à droite où la transparence de l’eau montre les galets colorés scintiller sous les rayons du soleil. Un moment paradisiaque je vous dis. Merci à Frédéric Ehrhardt d’Epidor qui m’a conseillé et accompagné pour les repérages de cette image délicate.
Il va sans dire que j’ai utilisé un polariseur pour atténuer le reflet du ciel dans l’eau et permettre ainsi plus de transparence dans l’eau.